Annalized Borisov c’est  Annalisa Pascai Saiu (activiste du bruit en Sardaigne) et Alexei Borisov (vétéran noise moscovite) qui improvisent un rituel noise techno pop électronique et vocal. Imagine une chanteuse de jazz possédée par Pazuzu et un guitariste free qui a oublié ses cordes et sa guitare et ses doigts, et même qu’il avait des doigts. Tu vois le délire ? Difficilement, ouais, alors je te mets un extrait en-dessous pour alimenter un peu plus ta confusion. Confrontation de (je les cite) “traits mystiques, ésotériques, religieux et de trucs punks, en accord voir en dissonance, recherche d’une alchimie des profondeurs, des racines opposées s’entremêlent, l’ensemble devient nourriture essentielle, union mystique, immanent hyménée”.

C’est un duo dont la première moitié est composée de Colin Petit (aka STATUS), un solide gaillard Roannais barbu et ventru, qui branche un tas de bazar et de magnétos à bande qui font beaucoup de bruit. La seconde moitié c’est Emilio Berné (batteur aventureux Turinois) qui chatouille son instrument avec des hand spinners (tu te souviens ? les p’tites machines à se tourner les pouces qui faisaient fureur et puis plus du tout ?) et qu’il amplifie le signal avec des micros contacts jusqu’à la torture auditive. Le reste du temps, il joue très vite et tout dans le désordre pendant que Colin déroule des bandes magnétiques dans tous les sens. Accroche-toi, c’est du concret, du scientifique, genre frissons et sueurs froides, le son du stress et du mal à la tête à l’école quand il fallait trop réfléchir…